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Motion du Conseil de l'Ordre du 19 janvier en soutien au peuple iranien

Propos introductif de Pierre-Ann LAUGERY

Depuis le mois de décembre 2019, il y a plus de 3 ans, le peuple iranien est soumis à une répression inégalée, faite d'arrestations et de détentions arbitraires, de tortures et d'intimidation.

Mais l’Iran est parcourue depuis septembre 2022 par une vague sans précédent de manifestations, à la suite du décès de Mahsa AMINI, jeune kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation par la Police des moeurs. Ce mouvement de protestation de grande ampleur dans tout le pays, mais également relayé par la diaspora iranienne partout dans le monde est, depuis, largement réprimé par les forces de l'ordre, à la demande des autorités iraniennes, qui viennent de reconnaître la mort de plus de 300 personnes, chiffre largement minoré par rapport  à ceux communiqués par l’ONG Iran Human Rights, lors des manifestations.

Depuis le début du mois de décembre, 4 personnes ont été exécutées par pendaison, entre le 8 décembre et le 7 janvier dernier.

Moshen SHEKARI, Majid Reza RASHNAVARD, Mohammad Mehdi KARAMI et Sayed Mohammad HOSSEINI ont été condamnés à mort  et exécutés, pour avoir participé au vaste mouvement de contestation contre la Police des moeurs et le régime autoritaire des Mollahs, mais Amnesty International révèle qu’une vingtaine d’autres personnes risqueraient de subir le même sort, ayant été condamnées à la peine capitale, après des simulacres de procès.

(Un condamné à mort a même été pendu, alors qu'il était déjà décèdé, ayant été tué avant par les agents pénitentiaires!)

Il en est ainsi de Mohammad BOROUGHANI, de Mohammad GODBADLOU, d’Hamid GHARE-HASSANLOU, ou de Hossein MOHAMMADI, qui attendent leur exécution dans le couloir de la mort, comme une quinzaine d’autres.

Des milliers de personnes ont été arrêtées et ont été emprisonnées depuis le début des manifestations, et les quelques témoignages ayant pu être recueillis font état de preuves frauduleuses et d’aveux obtenus sous la torture, de pendaisons en place publique et de menaces à l’encontre des familles des condamnés. De nombreuses femmes et des mineurs font partie des personnes aujourd’hui détenues.

64 es 96 détenu(e)s dont Amnesty International a examiné les cas sont morts en détention et des milliers de gens, dont des militants, des intellectuels et des artistes emprisonnés sont aujourd’hui en danger de mort.

De nombreux ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou assignés à résidence en Iran, ce que plusieurs ONG dénoncent comme une politique de prise d’otages, pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

7 français sont détenus, dont la chercheuse Fariba ADELKHAH, arrêtée et condamnée  à la peine de 5 années d’emprisonnement, Benjamin BRIERE, récemment condamné à 8 ans et 8 mois, pour espionnage, ainsi que 2 syndicalistes, Cécile KHOLER et Jacques PARIS, en attente d’être jugés.

Pour autant, malgré la répression terrible de ces derniers mois, le peuple iranien ne faiblit pas et sa résistance à l’oppression est remarquable.

Motion du Conseil de l’Ordre

Le Conseil de l’Ordre du Barreau des Hauts-de-Seine, réuni en sa séance du 19 janvier 2023, sous la Présidence de Madame la Bâtonnière Isabelle CLANET dit LAMANIT et de Monsieur le Vice-Bâtonnier Fabien ARAKELIAN :

Fait à Nanterre, le 19 janvier 2023